Le Lamento des Ombres

Le Lamento des Ombres
par les Enfants de Walpurgis (collectif)

Prix public : 19,90€
ISBN : 979-10-90627-00-0

Présentation de l’éditeur :

Tempo sourd ou pure envolée, trille innocente ou rugissement de haine, la musique vibre à nos oreilles de ses multiples identités. Tantôt berceuse, parfois fracassante, elle n’a pas de frontières, elle ignore les bornes. Ou plutôt, elle les refuse.
L’harmonie, ce fluide évanescent de cannelle et de myrrhe qui perce jusqu’aux palissades des cultures, marche aux confins de la mortalité. Elle transgresse les limites humaines. Elle apporte l’ailleurs jusqu’à nous, nous y transporte. Elle ouvre des passages vers des mondes imperceptibles et les créatures qui y vivent. Pour la beauté, pour la musique…

Huit auteurs se sont rencontrés autour d’une poignée de notes. Certains ont pris l’immortalité en Dot majeure, d’autres un chant Fa-erique aux accents tragiques. Les restants se sont partagé des partitions en clés de Sol afin de passer une porte, une épreuve… ou la muraille dont s’entoure un cœur.
Dans ce grand opéra à huit voix, l’Histoire croise l’utopie, la fantasy médite en compagnie du fantastique romantique sur la magie et les pactes faustiens. Un arpège délicat se met en œuvre. Une mélodie douce-amère, où les ombres évoluent dans les brumes comme dans les consciences…

Le sentier du lamento vous mènera jusqu’à elles.

Mon avis :

Un jour, des amis m’ont dit, en lisant Le Parfum de Patrick Süskind que chaque page semblait avoir une odeur. À l’époque, ça m’était passé au-dessus de la tête, mais aujourd’hui, je comprends ce qu’ils voulaient dire. Car si je devais décrire brièvement Le Lamento des Ombres, je dirais que chaque page a sa propre mélodie – ou au moins chaque nouvelle.

Le recueil peut être divisé en deux parties : d’abord les nouvelles dont l’intrigue est vraiment ciblée sur la musique à proprement parler, puis celles dont l’histoire se situe dans un univers fantastique, avec une douce mélodie en toile de fond.

Maudite Sonate ! nous raconte l’histoire d’un musicien si doué qu’il réussit à séduire la Mort elle-même. Ayant adorée L’étrange histoire du luthier amoureux, du même auteur dans l’anthologie intitulée Dames de lune, fées des brumes, j’espérais une histoire au moins aussi prenante. Je n’ai pas été déçue ! L’auteur définitivement a l’art de nous plonger dans un univers fascinant et sait parfaitement comment nous tenir en haleine.

Requiem pour un songe est la seconde nouvelle du recueil et la seule que je n’ai pas aimée. Non qu’elle soit mauvaise. Mais j’ai beau la relire, il n’y a rien à faire, je ne trouve pas quel rapport entre le violon et le fait que l’héroïne se transforme en vampire. Pourquoi le violon et quel intérêt ?

That’s a long way to Hell est une nouvelle dans le plus pur style fantastique. Elle nous plonge dans les méandres de l’esprit d’un musicien qui sombre peu à peu, obsédé par un fantôme – à moins que ce ne soit la folie qui le gagne ? J’ai aimé dans ce texte cette lente descente aux enfers que nous partageons avec le héros.

Song to the Siren m’aura beaucoup touchée malgré sa très grande simplicité. Pour le coup, je me suis même remise à écouter Evanescence… Cette nouvelle raconte l’histoire d’un groupe qui connaît en très peu de temps un succès fulgurant, grâce notamment à la voix enchanteresse de leur chanteuse. La fin nous laisse dans le doute, et on ne peut que croiser les doigts…

Les flûtes enchantées est la nouvelle qui m’aura le plus surpris. Étant donné le thème du recueil, je ne m’attendais pas à une telle interprétation du mot « flûte » ni à l’intrigue qui en découle. C’est quand même une histoire à l’intrigue prenante et à l’univers développé qui vaut le détour.

La chorale du temps raconte l’histoire d’Eric, un jeune musicien qui est un jour abordé par un inconnu en pleine rue. Celui-ci lui demande de jouer pour lui en privé, devant une belle statue de femme. Jusqu’au bout, j’ignorais où l’histoire allait m’emmener. Le dénouement a finalement été une surprise appréciable, même si on ne peut pas dire que cela se termine très bien.

Salve regna stellarum tourne autour des aventures d’un elfe sylvain prénommé Till. L’histoire n’aura pas été un vrai coup de cœur, mais cela se laisse lire. Elle est très longue, et étant donné le grand nombres de péripéties et de revirements, je pense qu’un vrai roman aurait été mieux adapté. D’ailleurs, la fin suggère clairement une suite, que je serais par ailleurs curieuse de connaître.

La clé musicale est ma nouvelle préférée entre toutes. Elle décrit deux histoires en parallèle : celle de Léonard de Vinci qui rencontre l’ange de la mort et noue une amitié complice avec lui, et celle d’Aure, une jeune de l’aristocratie vivant à l’époque de la révolution. J’ai trouvé l’intrigue et les personnages touchants et j’apprécie tout le côté historique.

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